C’est souvent la première chose qu’on cherche à faire quand on crée une activité.
On bricole des initiales, on cherche une image qui nous plait, qui nous ressemble, et d’ailleurs pas toujours celle qui parlera à nos clients. On se dit voilà, c’est bon, j’ai une image pour coller à mon nom.
Cette idée, en apparence simple, est trompeuse.
Un logo, aussi réussi soit-il, ne suffit jamais à faire exister une marque.
Prenez Nike : ce swoosh iconique ne signifie rien sans l’identité visuelle de marque qui a été construite autour.
Sans le “Just Do It”, sans les campagnes puissantes, sans l’univers visuel créé, sa communication iconique, il serait resté… une simple virgule.
Vous la voyez, la boulangerie qui utilise un logo so vintage façon 19e siècle, mais qui communique avec des couleurs agressives sur TikTok, des photos produits flashy et des slogans en anglais mal traduits, sans parler de la typo illisible.
Que dit la marque ?
➤ Rien de clair. Pire, elle se contredit.
Voyez Apple : leur logo, en soi, n’a rien d’explicite. Mais c’est tout un écosystème visuel — le minimalisme, la typographie San Francisco, le blanc épuré, la photo studio — qui fabrique la perception de luxe, de la simplicité, de l’innovation. Un soin du détail jusque dans dans la matière et la technique d’ouverture d’un packaging choisi pour vous donner le sentiment de toucher le Graal quand vous l’ouvrez (les client Apple savent de quoi je parle).
À l’inverse, certaines TPE paient un logo, collent du Comic Sans dans leurs flyers, du vert fluo sur leurs véhicules, et changent tous les jours de style pour communiquer sur les réseaux. Et elles se demandent pourquoi “le logo ne marche pas”.
Scoop : ça n’est pas la faute du logo.
L’identité visuelle inclut :
Un logo, évidemment.
Mais aussi et surtout : une palette cohérente, des typos maîtrisées, un ton visuel, une hiérarchie graphique, des règles d’usage.
Et surtout : une intention stratégique claire.
Chez Monoprix il y a : la typographie bâton, les jeux de mots, les aplats colorés. On est d’accord, ce n’est pas forcément “joli”.
Mais ça tombe bien, parce que ce n’est pas leur intention.
Leur but c’est d’être identifiable, structuré, intelligent.
Avec cette identité, ils ont transformé une chaîne de supermarché banale en marque reconnaissable entre mille.
Le client voit un ensemble.
Un univers.
Un ton.
Il capte la cohérence ou l’absence de cohérence.
Et on ne va pas se mentir, c’est souvent ça qui l’amène à faire confiance, ou à cliquer ailleurs.
Accepter que votre identité ne pourra pas plaire à tout le monde et que ce n’est pas en variant vos visuels que vous rallierez plus. Restez cohérent, c’est la seule façon de fidéliser et d’être reconnu.
Même si on ne formalise rien, une charte “par défaut” parle de nous.
Un flyer cheap avec du bleu électrique et des pictos génériques = marque discount.
Un site / réseau sans contraste = tendance lifestyle « instagrammable » mais illisible parce que noyé dans la masse
Un logo léché dans un site Wix bricolé sur les sempiternels mêmes modèles = dissonance.
Et votre client le sent.
Le logo est une signature.
Mais c’est tout ce qu’il y a autour qui donne du sens à la signature.
C’est le contexte visuel, narratif, émotionnel, qui transforme un logo en véritable emblème.
Il ne faut pas juste un logo, mais une stratégie visuelle.
Un micro-entrepreneur dans le bâtiment n’aura pas forcément les mêmes besoins qu’un institut de beauté qui veut se franchiser.
Mais quelle que soit votre activité, la base à poser c’est :
un langage (ton) de marque pensé
des repères visuels stables
un univers graphique cohérent
C’est la grammaire esthétique au service de votre positionnement.
Le logo, c’est l’étincelle.
L’identité visuelle, c’est l’incendie.
Ce que vous offrez à votre public, ce n’est pas une simple image, mais un repère mental.
C’est là que réside la vraie puissance de la stratégie de marque.
Et pour les courageux qui voudraient s’essayer à le faire tout seul, dans le prochain numéro, je vous expliquerai comme structurer une charte graphique step by step.